28 septembre 2009

Regards furtifs...

Il y de cela presque un an, j'ai participé à l'étude suivante. Je viens de tomber sur le texte par hasard et j'ai décidé de le placer ici.

Je te regarde du coin de l'œil. Si seulement mes mains pouvaient te caresser avec autant de douceur que ce regard furtif que tu me lances parfois, à l'improviste. Je me prends à rêver que tu t'amuses, que tu désires au fond que je te prenne en flagrant délit, que ton regard se fasse corps et que mes yeux se fassent mains, lèvres... Si je te regarde du coin de l'œil, c'est pour toucher le désir devenu palpable dans une éternelle caresse, me blottir contre ton Univers jusqu'à ce que le rêve me serre dans ses bras, m'invite par un doux baiser dans les méandres d'un simple regard furtif, que tu me lances parfois...

05 juin 2007

Si j'en avais le temps...

J'aimerais bien créer quelque chose. Créer quelque chose de beau, mais surtout quelque chose d'inutile.

Inutile? Peut-être pas... Plutôt une création qui se trouvera elle-même un but, une utilité...

J'aimerais créer un espace libre, une page blanche, un blanc de mémoire...

21 septembre 2006

Atelier de création littéraire

J'ai eu la chance à la fin du mois d'août assister à un atelier de création littéraire donné par nul autre que Raymond Guy Leblanc.

Voici donc un poème que j'ai écrit lors de cet atelier et qui rejoint un peu les thèmes du recueil Cri de terre de Raymond Guy Leblanc. Ce texte est encore une ébauche et je le présente tel qu'il est sorti au premier jet.

N'écris pas, n'écris pas, attend
Les mots que tu n'écriras jamais
Résonnerons en toi comme le regret de tout un peuple
N'écris, n'écris pas, attend

Les mots que tu n'écriras jamais
Étoufferons le cris des enfants à naître
Qui autrement auraient eu à justifier
Les mots que tu n'écriras jamais

Résonnerons en toi comme le regret de tout un peuple
L'incertitude de ta plume déchirée
Entre la facilité du silence et la responsabilité du cri
N'écris pas, n'écris pas, attend...

16 décembre 2005

Imputabilité

Ça fait trop longtemps depuis mon dernier billet.

Je ressens le besoin de me justifier, de justifier cette longue période où je n'ai rien publié... Mais pourquoi donc se sentir ainsi?

Déformation professionnelle...

Le mot magique de notre système d'éducation est imputabilité.

L'enseignant est imputable des résultats de ses élèves. Malgré le système, malgré la famille, malgré l'élève lui-même. L'enseignant doit être en mesure de justifier absolument tout: de la note de l'élève jusqu'aux mots qu'il a utilisés en salle de classe. C'est plus important de pouvoir prouver que l'on fait son travail que de le faire...

Je suis coupable jusqu'à preuve du contraire...

On retire toute responsabilité à l'élève, le privant d'un apprentissage primordial: celui de l'autonomie.

"Monsieur, j'ai perdu ma feuille parce que tu n'as pas fait de trous dedans..."

05 décembre 2005

Aliénation, espoir et prose...

Rédiger un blogue comme Verbalistique, c’est vivre dans l’incertitude.

Je me dis d’un côté que je n’ai qu’un seul lecteur. Pourtant, il y a toujours ce doute profond : mes textes sont publiés sur Internet et sont accessibles à qui veut bien les lire. Peut-être que personnes ne les lira jamais, mais il y a cette chance, aussi minime soit-elle, que mon blogue intrigue quelqu’un que je ne connais pas déjà et que je ne connaîtrai probablement jamais…

C’est un peu comme signer un chèque en blanc et le laisser dans une cabine téléphonique… ceux qui publient un blogue comprendrons le sentiment, les autres trouveront que j’exagère et auront parfaitement raison.

Je laisse donc mon verbe se reposer librement dans la blogosphère, peut-être un jour ira-t-il faire un tour dans une pensée humaine… qui sait…

03 décembre 2005

Mon cher Y

Tu n'as certainement pas toute la notoriété de ton collègue X, qui s'est fait connaître du monde par la science. Il est de presque toutes les formules mathématiques et l'on a même nommé un rayon en son honneur! Il a même fait l'histoire! Malgré tout, c'est sûrement le monde du divertissement qui en a fait la lettre incontournable qu'elle est devenue.

Tu ne jouis pas non plus des avantages d'être la dernière lettre de l'alphabet. Non, tu n'as pas la chance de faire partie d'expressions légendaires ou de te la couler douce. Non, Monsieur.

C'est peut-être cette discrétion qui t'a permis, cher Y, de prendre le contrôle de ce monde dans lequel nous vivons. Si on ne sait pas qui a dit, fait, pensé, détruit, décidé, vandalisé, voté, affirmé, déclaré, tué, sauvé, aidé ou créé quelque chose, c'est que c'est toi.

Écoute autour de toi. Tu es sur toutes les lèvres. Tu es singulier. Tu es pluriel. Tu es omniprésent. Et tu as plus d'influence que n'importe quelle autre lettre de l'alphabet...
Qu'est-ce qu'Y vont dire? Qu'est-ce qu'Y vont penser de moi? Y vont décider ce soir de mon avenir. Y m'aime-tu? Y m'aiment-tu? Y a l'air fou. Y est de mon goût. Y vont tout détruire. Y est là, tout le temps...
Après réflexion, je ne crois pas que ce soit la discrétion ton secret. Non. Ce serait plutôt l'impersonnalité. Tu es tout le monde. Tu n'es personne. Sartre dirait peut-être que tu es "les autres"? L'enfer c'est Y?

Que tu sois tout le monde, personne ou l'enfer, tu es fascinant. Tu fais vivre. Tu fais mourir.

Tu es l'inspiration, de la première à la dernière...

01 décembre 2005

De la verbalisation...

Nous nous retrouvons devant un paradoxe tout aussi triste qu'intéressant:
À une époque où les outils et les occasions de communication se multiplient, l'art du langage se perd...
La plupart des gens, en particulier ceux qui rédigent un blogue, ont (ou croit avoir) des choses très intéressantes à dire. Petit problème: plusieurs d'entre eux n'arrivent pas à verbaliser leurs pensées...

Mais qu'est-ce que la verbalisation?

Verbalisation:
a)
Action de verbaliser.

b) Processus aboutissant à utiliser le langage pour s'exprimer

c) Action d'exprimer par des mots ce qui appartient à un système
signifiant non langagier.

Il s'agît donc d'exprimer correctement et clairement sa pensée à l'aide de la langue. Là est la responsabilité de tout blogueur qui se respecte (et qui respecte ses lecteurs).

Malheureusement, trop peu de gens réalisent l'importance de porter une attention toute particulière à la manière dont ils écrivent. Ils préfèrent se dire que leurs idées et leurs points de vue ne doivent pas êtres limités ou bloqués par des règles de grammaire, d'orthographe ou de syntaxe. Pourtant, la maîtrise de la langue est tout aussi essentielle à la construction de la pensée qu'à sa diffusion. Maîtriser la langue, c'est être complètement libre de réfléchir.

Ainsi, il ne faut pas vous attendre à ce que votre dernier billet sur le sens de la vie soit pris au sérieux s'il est truffé d'erreurs d'orthographe et de syntaxe. Si vous n'êtes pas capable de verbaliser votre pensée dans votre langue maternelle, quelle crédibilité peut-on donner au processus même de réflexion qui a mené à l'écriture du billet en question? Si votre prose est boiteuse et que votre vocabulaire est imprécis, ne montez pas sur vos grands chevaux lorsque quelqu'un vous fait remarquer que ce que vous dites ne fait pas beaucoup de sens. Vous n'êtes pas un incompris, c'est tout simplement que vous ne verbaliser pas bien votre pensée. C'est de votre faute, c'est votre responsabilité de corriger la situation. (Et jamais, au grand jamais, ne comparez l'incompréhension de votre billet à l'incompréhension vécue par Galilée!)

Loin de moi le désir de décourager qui que ce soit de publier un blogue, bien au contraire! Écrivez! Mais écrivez dans le but d'améliorer votre maîtrise de la langue. Écrivez pour mieux réfléchir et mieux faire réfléchir.

En ce qui me concerne, j'en prends la responsabilité ici et maintenant.